Le suicide de Lindsay, une victime de harcèlement

Quatre mineurs ont été inculpés ce jeudi pour leur implication présumée dans le « harcèlement scolaire ayant conduit au suicide » de Lindsay, une adolescente de 13 ans, dans le département du Pas-de-Calais. Des élèves du collège fréquenté par Lindsay témoignent des actes de harcèlement dont la jeune collégienne a été victime.

Lindsay

Le procureur de Béthune a annoncé ce jeudi la mise en examen de quatre mineurs et d’un adulte suite au suicide de Lindsay, âgée de 13 ans, survenu le 12 mai dernier à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais). Les quatre mineurs ont été inculpés et placés sous contrôle judiciaire pour « harcèlement scolaire ayant conduit au suicide », tandis que l’adulte est poursuivi pour des « menaces de mort ».

La jeune adolescente, qui s’est donné la mort à son domicile, était scolarisée en classe de 4e au collège Bracke-Desrousseau de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais). Selon ses proches, depuis la rentrée, elle était victime d' »insultes répétées » à l’école et « sur les réseaux sociaux ».

« ÇA LA TOUCHANT AU FOND D’ELLE » Sur les grilles de l’établissement scolaire, on peut voir des dizaines de roses et de messages griffonnés. Certains élèves portent encore un t-shirt en hommage à leur amie disparue.

« Je porte un t-shirt où il est écrit ‘Stop au harcèlement’ et ‘Lindsay’. C’était l’une de mes amies et je n’arrive toujours pas à croire qu’elle ne soit plus là », explique une adolescente rencontrée devant le collège.

« Quand elle recevait des remarques, elle me disait ‘ce n’est pas grave, je m’en fiche’, mais au fond d’elle, ça la touchait. Elle m’a envoyé de nombreux messages disant qu’elle n’allait pas bien, qu’elle ne voulait plus vraiment être là », raconte cette amie proche de Lindsay.

Selon d’autres camarades de classe, Lindsay « essayait de faire comprendre » la gravité de la situation « en passant des petits mots, mais nous ne comprenions pas », regrettent-ils.

UNE HARCÈLEUSE « COLÉRIQUE » Une collégienne de 3e, appartenant au même établissement, explique également avoir été « victime » de harcèlement, obligeant sa mère à intervenir. « Il faudrait en parler plus souvent, plus librement, plus ouvertement », dit-elle.

À l’origine de ces intimidations, de ces insultes, se trouve un groupe de six jeunes, avec une leader « colérique, insultant et frappant les gens », raconte une connaissance d’une des suspectes. Une proche a pourtant essayé de la raisonner, « mais elle m’a simplement dit qu’elle était jalouse ».

« À chaque fois qu’elle harcelait quelqu’un, je lui disais ‘arrête, sinon ta mère va te réprimander’. Et je sais qu’elle avait de très mauvaises relations avec ses parents », relate une amie proche de l’une des personnes soupçonnées de harcèlement.

La mère de cette suspecte a d’ailleurs été interrogée par les autorités. Plus tôt cette semaine, une marche blanche a été organisée en mémoire de la jeune fille. « Je pense à Lindsay, à sa famille, à ses amis. Nous poursuivons le combat », a tweeté le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye.

Selon le rectorat, une première situation de harcèlement avait été signalée. Cela avait conduit à la mise en place d’une « commission harcèlement » et à l’imposition de sanctions appropriées, précise-t-il. À ce moment-là, « un élève » avait quitté l’établissement.

Il est important de rappeler que des numéros d’assistance d’urgence sont disponibles pour toute personne ayant besoin d’aide face à une situation de harcèlement scolaire : le 3020 (pour les familles et les victimes) et le 3018 (pour le cyberharcèlement).

Bouton retour en haut de la page

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité